Jeudi noir

Période particulièrement prospère aux Etats-Unis, les années 1920 voient la production industrielle du pays augmenter de 50 %, permettant ainsi aux investisseurs de profiter de placements intéressants, dont les cours affichaient alors une hausse annuelle régulière de 18 %. Pensant davantage pouvoir revendre rapidement leurs actions avec une importante plus-value, qu’à en percevoir les dividendes, les investisseurs n’hésitent pas à acheter ces titres à crédit. Ce n’est qu’à partir de 1928 que les experts commencent à se rendre compte de la démesure de la situation et invitent les actionnaires à se libérer tranquillement de leurs crédits, avant que le marché ne commence à s’emballer et à enregistrer dès le 18 octobre 1929 les premières ventes massives entraînant la baisse des cours.

Le jeudi noir connaît une chute des cours tout à fait considérable, le Dow Jones subissant, à la mi-journée une perte de 22,60 %, la panique s’empare alors de toutes les places financières du pays, jusqu’à ce que finalement plusieurs investisseurs institutionnels, avec à leur tête Richard Whitney, le vice-président du New-York Stock Exchange, ne viennent rétablir la situation en relançant eux-mêmes les échanges, permettant ainsi de limiter la baisse des cours de ce jour à 2,10 %.

Dès le lendemain, les investisseurs, ayant acheté à crédit, se voient contraint de liquider leurs positions, tandis que les cours restent stables durant les deux jours qui suivent, le vendredi et le samedi. Le lundi suivant, autrement qualifié de lundi noir, tout recommence, plus de 9 millions de titres sont échangés, mais, cette fois-ci, aucune banque n’intervient et le Dow Jones chute de 13 %. Le lendemain, le mardi noir, la situation se poursuit par l’échange de plus de 16 millions de titres, et une nouvelle baisse de 12 % pour le Dow Jones.

Ces quelques jours vont conduire les Etats-Unis dans la plus grande crise économique de leur histoire, la Grande Dépression, qui durera jusqu’au début de la seconde guerre mondiale.