L’action des autorités boursières contre la spéculation
Les ventes à découvert, pratique spéculative, ont attiré l’attention de l’Union européenne, décidée à mieux les encadrer. Déjà quatre pays de la zone euro, dont la France, les interdisent.
Empêcher la fragmentation des marchés
Suite à la chute de nombreuses valeurs bancaires causée par des rumeurs, les autorités boursières de Bruxelles, Paris, Madrid et Rome ont annoncé l'interdiction des ventes à découvert à partir du vendredi 12 août pour au moins 15 jours. Il s’agit de ramener un peu de stabilité sur des marchés devenus depuis une semaine excessivement volatils.
La Commission européenne approuve et le porte-parole du commissaire aux Services financiers, Chantal Hugues, rappelle sa proposition l’année passée de créer un cadre harmonisé sur les ventes à découvert, « afin de réduire les risques et éviter la fragmentation des marchés ».
Aujourd’hui le contexte a accéléré la formation d’un accord qui donnerait le pouvoir aux législateurs nationaux d'interdire les ventes à découvert. «Les négociations ont beaucoup avancé. Nous sommes tout près d'un accord et le commissaire Michel Barnier appelle à un compromis pour qu'un accord soit trouvé en septembre». Cet accord n’aura pas pour effet d'interdire les ventes à découvert dans toute l’Europe, car tous les pays ne sont pas en mesure de les interdire.
Le risque des ventes à découvert
Le mécanisme des ventes à découvert transpose en bourse la pratique du marchand de tapis (ou d’autres articles recherchés) qui n’a pas encore la marchandise au moment où il négocie son prix (mais il sait où la trouver).
Version bourse, cela consiste à revendre ce que l’on n’a pas acquis en spéculant sur la baisse du cours. Cela se joue en trois parties. Premièrement, au lieu d’acheter, on emprunte un titre dont la valeur est anticipée à la baisse. Deuxièmement, on le vend. Autrement dit, le jour où la vente est négociée, on ne possède pas encore le titre. Fin de l’opération, à l’échéance de la vente, le cours a effectivement baissé et on achète le titre moins cher qu’on ne la vendu pour le restituer à l’emprunteur. Cette technique permet évidemment d’empocher des gains formidables, surtout si cette vente concerne des milliers d'actions en même temps.
Sur le marché, en revanche, cette pratique est une pure horreur, surtout pour ceux qui voudrait que leur valeur soit en hausse continue, car cette spéculation amplifie les baisses des titres sur les marchés. Il est vrai aussi qu’elle empêche les bonsaïs de se prendre pour des séquoias géants. Les ventes à découvert sont des spéculations à la baisse sur des valeurs, souvent, surévaluées. En ramenant les valeurs à la réalité de leur entreprise, ces spéculations régulent automatiquement le marché. Pas étonnant qu’à chaque crise financière, les gouvernements envisagent de les interdire et l'Esma, le régulateur européen des marchés financiers précise que «Les ventes à découvert peuvent être des stratégies de trading conformes aux règles mais elles deviennent clairement abusives quand elles sont associées à de larges et fausses rumeurs de marché».
L’action des autorités en France
Les ventes à découvert viennent d’être interdites en France pour onze valeurs financières victimes de rumeurs sur la santé du secteur bancaire. François Baroin, ministre des Finances, a approuvé la décision de l'Autorité des Marchés Financiers qui protège ainsi les titres du Crédit Agricole, de BNP Paribas et surtout de la Société Générale. Un tabloïd britannique Mail on Sunday avait annoncé la faillite du groupe, faisant perdre à son titre 15% de sa valeur en une séance.
Le président de l'AMF qualifie le récent événement d’abus de marché, au même titre que les manipulations de cours et les délits d'initié: «Nous avons à faire face dans différents pays européens à des rumeurs qui ne sont pas fondées… Ces rumeurs peuvent être assimilées à des abus de marché».
Généralisation en Europe de l’interdiction des ventes à découvert
L’interdiction des ventes à découvert décidée en France, en Espagne et en Italie est valable pour 15 jours et pourra être prolongée.
En Belgique, l'interdiction protège quatre titres: KBC, Ancora, Dexia et Aegas et elle est cette fois-ci engagée pour une durée indéterminée, faisant suite à l’interdiction, déjà en vigueur, des ventes à découvert à nu où l'investisseur ne détient pas encore l'emprunt.
En Allemagne, les ventes à découvert à nu sont interdites depuis l'année dernière. Le pays s’est même déclaré favorable à une interdiction généralisée à toute l'Europe.
Cette position n’est pas partagée par le régulateur des marchés financiers néerlandais AFM. Pour la Bourse d'Amsterdam, il n’estime pas nécessaire d’interdire les ventes à découvert.
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Cortal Consors | 7 août 2012
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